Le traitement ostéopathique peut intervenir efficacement pour une évolution favorable, résolutive, des plagiocéphalies positionnelles du nourrisson, rotation privilégiée de la tête, ou torticolis.
Ces trois dysfonctions peuvent être présentes de manière isolée ou concomitante dès la naissance chez le nourrisson.
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La Crânio-Plagiocéphalie Positionnelle du nourrisson est un aplatissement asymétrique de l’occiput, pouvant s’étendre au pariétal homolatéral, et au temporal homolatéral. (image A)
Dans le cas d’un aplatissement symétrique uniquement occipital on parlera alors de Brachycéphalie (imageB)
Un dépistage précoce est déterminant.
Le crâne est observé depuis son vertex (point le plus élevé de la voûte crânienne), aura la forme d’un parallélogramme, c’est-à-dire un aplatissement occipito-pariétal unilatéral.
Selon la sévérité de l’atteinte, il faudra aller rechercher les asymétries faciales et déviations mandibulaires. Il sera également possible d’observer, du côté du méplat occipital :
- Une oreille antérieure,
- Un bombement du frontal
- Impression d’une orbite plus grande
- Une proéminence de l’hémi visage.
Le nombre de plagiocéphalie positionnelle a augmenté et atteint 20 à 25 % des bébés entre 0 et 4 mois, et probablement un pourcentage supérieur jusqu'à 6 mois.
Des études scientifiques n’ont pas mis en évidence formellement qu’une composante génétique intervenait directement dans la CPPP, bien qu’il existe des fratries d’enfants qui en sont atteints avec des parents eux aussi atteints.
Les garçons sont plus atteints que les filles, en raison d’un facteur de croissance du fœtus, plus important chez le garçon que chez la fille et à une motricité corrélée moindre, tant in utero, qu’à la naissance. Il pourrait aussi être question d’une sensibilité différente liée à l’imprégnation hormonale post-naissance en œstrogène.
On relève plus fréquemment la présence de CPPP primaire chez les nourrissons prématurés.
Un lien entre la crânioplagiocéphalie et les troubles fonctionnels d’ordre digestif (RGO, coliques) est très fréquemment noté par les ostéopathes.
Le retard de motricité comme la dissociation des ceintures, la stabilité de la tenue de la posture sur le ventre par exemple, voire même par la suite des troubles d’apprentissage de l’enfant ( troubles cognitifs et psycho moteurs non irréversibles) sont des risques conséquentiels tout à fait plausibles et ont été déjà mis en évidence par de nombreuses études scientifiques sur le sujet. (références des études scientifiques internationales dans la bibliographie de l'étude menée et objectivée dans mon mémoire).
Une association de parents s'est crée à ce sujet , et s'est éteinte le 31 décembre 2015, mais le site d'informations demeure : voici le lien
La rotation privilégiée de la tête est une anomalie fonctionnelle qui se traduit par une asymétrie de l’amplitude (angle) de rotation de la tête d’un côté par rapport à un autre, sans inclinaison de la tête sur l’épaule, invitant le nourrisson à adopter une position préférentielle de sa tête sur un coté (droit ou gauche).
La rotation privilégiée de la tête est une dysfonction qui peut apparaître dès la naissance sans Crânioplagiocéphalie associée. Les études scientifiques montrent tout de même que dans plus de la moitié des cas (au moins 51%) elle est couplée à une Crânioplagiocéphalie.
Par contre, la rotation privilégiée de la tête peut, si elle n’est pas corrigée rapidement, donner lieu à une plagiocéphalie très rapidement, dans les tous premiers mois de naissance.
La rotation privilégiée de la tête est une dysfonction qui passe très souvent inaperçue dans les examens cliniques des professionnels de santé, et même pour les parents.
La principale étiologie de la rotation privilégiée de la tête demeurerait sans doute liée aux conditions d’accouchement.
Les conditions de puériculture (posture de couchage, utilisation des sièges auto) ont un impact non négligeable sur la mise en place ou le maintien d’une rotation privilégiée de la tête.
C'est une anomalie positionnelle de la tête qui se manifeste par une inclinaison de la tête vers l'épaule sur un côté, associée à une rotation du coté opposée. Ici, sur la photo, torticolis droit ( nommé par le côté de l'inclinaison). Le torticolis du nourrisson impacte très souvent le muscle Sterno-Cleido-Mastoïdien ( SCOM).
Le torticolis est en général présent dès la naissance. Il peut être d’origine intra-utérine, liée à une contrainte particulière sur la charnière C0/C1 du fœtus et là encore à un déficit de motricité intra-utérin. Il peut aussi être lié à un déficit de vascularisation des fibres musculaires, donnant lieu à une fibrose cicatricielle.
Le torticolis du nourrisson peut être lié aux conditions d’accouchement : en particulier à la présentation du fœtus dans la filière génitale, aux gestes de l’obstétricien pour exercer la rotation de la tête et l’extension, un matériel d’extraction mal posé ou inadapté, un accouchement prolongé par une péridurale mal dosée, ou au contraire trop stimulé par l’ocytocine sont des causes pouvant impacter de manière très sérieuse la charnière cervicale et provoquer des spasmes des muscles sous occipitaux , du semi épineux, du splénius, et du SCOM, voir une lésion de leur vascularisation.
Une étude récente montre aussi un taux conséquent de torticolis chez des bébés nés en siège par césarienne.
Pour la moitié des cas environ, le torticolis du nourrisson est couplé à la présence d’une Crânioplagiocéphalie qui peut se révéler quelques jours après la naissance en général très rapidement, pour l’autre moitié des cas la dysfonction peut être isolée à la naissance.
Les torticolis du nourrisson doivent être pris en charge, car les liens avec des conséquences posturales, ophtalmologiques, en orthodontie, voire parfois aussi auditifs ont déjà été démontrés.