Epigénétique : qu'est ce que c'est ? En quoi est ce important pour la médecine préventive ?


 LA SCOLIOSE DE L ENFANT et DU NOURRISSON.

 

Il n'est pas rare qu'un début de scoliose ou "d' attitude scoliotique" ( terme préféré par le corps médical en l'absence de signe fonctionnel majeur),  passe inaperçu auprès des parents, surtout nourrisson ou le jeune enfant de moins de 2 ans ( cf expériences et témoignages de Raymond SOLANO - Ostéopathe dans son livre " Le nourrisson, l'enfant et l'ostéopathie cranienne - Mai 2010), ainsi que  dans la tranche de 6 à 12 ans, lorsque l'enfant commence a prendre sa douche seul ou à vouloir s'habiller seul, en évitant les regards ( ce qui est bien sur parfaitement normal !).

La scoliose concerne 3 % de la population générale à l'âge de 16 ans. ( S.A. Patten et coll. Functional variants of POC5 identified in patients with idiopathic scoliosis. J Clin Invest, édition en ligne du 2 février 2015)

Les études médicales disent aujourd'hui que 80 % des scolioses ou "attitudes scoliotiques" dépistées sont d'origine "idiopathiques", c'est à dire qu 'elles ne sont pas liées à une maladie neurologiques et que nous ne connaissons pas leur origine.

Parmi ces 80 %, nous savons qu'environ 10% ont une origine génétique, 40 % ont une tendance familiale, à savoir qu'un des proches a aussi une scoliose, sans que les études aient mis systématiquement en évidence l'implication d'un gêne.

Une étude lyonnaise récente (  unité 1028 Inserm/CNRS Université de Lyon 1, Centre de recherche en neuroscience de Lyon, équipe TIGER, Lyon) vient d'isoler un gêne particulier, le POC5, impliqué dans l'hérédité d'une scoliose d'une famille étudiée sur plusieurs générations parmi 40 autres familles..

 

Pour le restant des scolioses, ( celles que l'on peut reliée à une cause), il peut y avoir une origine plus structurelle, telle que fracture d'une vertèbre, du bassin, d'un membre inférieur, chirurgie infantile ayant laisser des adhérences tissulaires,  autour de laquelle l'enfant à chercher à compenser sa posture.

Le terme " attitude scoliotique" est souvent préféré par le corps médical, car il reflète la possibilité que l'enfant génère lui même sa scoliose en adoptant une posture qui invite la colonne à se tourner toujours dans le même sens et à se redresser pour tenter de maintenir le plan du regard à l'horizontal. Il ne faut pas pour autant en minimiser l'impact fonctionnel, psychologique, social, ni pour autant considérer qu'il n'y a pas lieu de surveiller sa progression.

 

Cette attitude pourrait prendre racine dans sa manière récurrente de se tenir debout en cas de décalage d'appui lié à une bascule du bassin, à un choc, une entorse, par exemple.

Ce terme invite à penser que l"on peut faire quelque chose", pour rétablir la situation, ou tout au moins éviter qu'elle ne se dégrade..

En règle générale, il est difficile de traiter de parvenir à réduire complètement une scoliose.

 

Dans la plupart des cas, si les choses sont prises très tôt, le problème peut être rapidement enrayé et même très nettement améliorer, en particulier grâce à l'ostéopathie, à la kinésithérapie, à la pratique conjointe d'un sport adapté, favorisant la mobilisation symétrique des chaines musculaires.

 

Dans les cas d'inclinaison les plus grave, décelé par examen radiologique, il peut y avoir recours au port d'un corset.

 

Pour l'ostéopathe l'origine de l'attitude scoliotique peut être plus profonde en lien avec

 

  • son bassin (et la différence de longueur des membres inférieurs, plus ou moins importantes et très souvent constatés à cet âge de l'enfance, sans qu'il soit nécessaire d'intervenir par le port de semelle),
  • une modification des appuis des Membres inférieurs consécutive à une entorse, une fracture.
  • la base du crâne, la relation entre l'occiput et l'atlas ( la première vertèbre cervicale),
  • une compression tissulaire vertébrale ou para vertébrale à l'époque utérin qui ne s'est pas déprogrammée,(
  • un choc traumatique qui a fixé un tissu, généré une tension autour de laquelle le corps de l'enfant grandit,
  • une fixité digestive résiduelle,
  • une mandibule non fonctionnelle (par exemple en limite d'adaptation au cours d'un traitement d'orthodontie).

L'examen postural de l'ostéopathe est un atout pour aider au dépistage de ce problème et l'expérience montre que le traitement ostéopathique suivi est une aide efficace pour parvenir à enrayer l'aggravation de la scoliose de l'enfant, en lien avec les corrections d'habitude posturale.


Fibromyalgie et Ostéopathie

La fibromyalgie, anciennement fibromyosite ou fibrosite, est un syndrôme de la famille des rhumatismes reconnu depuis 1992 par l'OMS.

 

Quelles sont les causes de la fibromyalgie ?

 

C'est une maladie dont l'étiologie est difficilement cernée.

 

Elle semble être multiple :

 

- Liée à un trouble de production/absorption de sérotonine, une neuro-hormone rentrant dans les troubles de l'humeur et du sommeil.

Les éléments précurseurs de la sérotonine sont en particulier absorbés par l'intestin grêle ( L tryptophane par ,exemple). La sérotonine peut aussi être directement absorbée par l'intestin dans les aliments digérés. Ceci peut expliquer le lien entre cet cause hormonale et le dysfonctionnement intestinal très souvent observé.

- Une dysfonction de l'axe hypothalamo-hypophysaire-surrénalien pourrait aussi en être la cause. Les surrénales ont un rôle important dans le corps à plusieurs niveaux : métabolisme des protéines, des lipides, des glucides (en association avec la thyroïde), à travers la production de cortisol (glycocorticoïdes) qui a une influence hyperglycémiante.  Action sur la pression artérielle, à travers la production de minéralocorticoïde ( aldostérone), qui agit sur la rétention/fuite du potassium et de du sodium intracellulaire. Action sur les hormones sexuelles (androgêne). Et enfin, production de noradrénaline et d'adrénaline par la corticosurrénale, en réaction à un stress.

-Diminution de synthèse de 9 acides aminés sur 20 présents au total dans le corps ( Russel et al 1989).

- Perturbation de l'équilibre oxydants/antioxydants ( Majid 1993) qui laisse à supposer l'impact important d'une alimentation équilibrée.

 

- Peut être avec une composante héréditaire non négligeable du type "mère-fille" : en effet cette maladie touche principalement les femmes entre 30 et 50 ans, même si elle a aussi été décelée chez des enfants ( cf science et avenir oct 2014).

- des chercheurs américains ont décelé que dans 50 % des cas, des fibres nerveuses de la peau étaient endommagées, un peu comme chez les personnes atteintes de diabète, évoquant une maladie neurologique : " la maladie des petites fibres".

 

 

Il a été constaté que la fibromyalgie survenait le plus souvent suite à un choc émotionnel violent, à un traumatisme important ou encore à une maladie virale.

 

Comment la fibromyalgie est elle diagnostiquée ?

 

Son diagnostic s'établit à partir du constat de symptômes concomitants précis, présents pendant 3 mois au moins, sans amélioration :

- 18 points douloureux, précis, ont été répertoriés sur tout le corps (voir image ci dessus). La maladie est déclarée si 11 au moins de ces points sont présents.

- douleurs à l'effort et à la posture debout, raideur matinale qui met du temps à s'estomper.

- troubles du sommeil : durée du sommeil diminuée et sommeil peu réparateur, de mauvaise qualité.

- fatigue chronique empêchant une activité continue.

- hyper-sensibilité au chaud et au froid, au toucher même léger.

 

Autres symptômes possibles :

- dépression , déprime, troubles anxieux, difficultés cognitives telles que les troubles de concentration.

- syndrome de l'intestin irritable, colopathie fonctionnelle,

- céphalées de tension,

- syndrome de Raynaud,

- fourmillement,

- douleurs au niveau de l'articulation temporo-mandibulaire.

 

Fibromylagie et Ostéopathie 

 

Le retour scientifique du traitement ostéopathique sur les fibromyalgies est encore assez pauvre : peu ou pas d'étude randomisée. En 2012, une étude d'observation sur 13 patients conduit tout de même au résultat d'une efficacité dans le soulagement de certaines symptômes tels que : le niveau de douleurs et de sensibilité, la qualité de sommeil, le niveau d'anxiété. Pour 38 % des femmes traitées, la qualité de vie s'améliore.

Le diagnostic ostéopathique global, sur toutes les "couches " du corps : fascias, neurologique (neuro-végétatif), musculaire, ostéo-articulaire, viscérale, crânien ( hypophyse, 3 ème ventricule), vasculaire et les techniques douces appliquées présentent un atout potentiel  a priori, très favorable au soulagement des symptômes.

 

Le problème du thérapeute réside dans la prise en compte de l'hypersensibilité au toucher du patient, surtout pendant les périodes de fortes crises qui peuvent rendre la prise en charge impossible dans l'immédiat.

L'attention du praticien va s'accentuer sur 

- le poumon, le thorax, le tendon central , afin de favoriser la fonction respiratoire et cardiaque qui rentre dans le processus aérobie des cellules musculaires et nerveuse, et dans la production par le poumon de sérotonine,

- le système digestif : intestin grêle, colon, foie : pour la production de sérotonine, la régulation de l'absorption intestinale, la régulation hépatique (synthèse des protéines, stockage glucidique, production de sels biliaires pour la digestibilité des lipides, fonction de détoxination).

- axe cortico-surrénalien/hypophyse, 

- 3 ème ventricule et ventricules latéraux en relation avec les amygdales et l'hypocampe (centres des émotions primitives) et la glande pinéale (impliquée dans le sommeil).

- axe crâne /sacrum et libération des étages vertébraux hypomobiles pour un équilibre neurovégétatifs entre le système sympathique et parasympathique, en fonction de l'état fonctionnel du système digestif.

- libération des fascias : support vasculaire et nerveux.

- la circulation fluidique et respiratoire dans tout le corps du patient.

Plusieurs séances, espacées de 3 semaines à 1 mois,  peuvent être nécessaire pour obtenir un résultat tangible.

 

La réflexologie plantaire, peut aussi apporter une aide précieuse pour retrouver une bonne qualité de sommeil et de détente, avec pour avantage d'agir à distance, sur la plante des pieds.. et donc en dehors des zones normalement douloureuses.

 

 

 

Suivi ostéopathique et grossesse

La grossesse est un état physiologique qui bouleverse le corps de la femme.

Une étude intéressante menée en 2013 par Anne-Victoire Piot ( mémoire en diffusion libre sur internet), Ostéopathe DO précise bien la problématique vécue par certaines femmes ( ce n'est pas une généralité) :

 

"D’après une analyse de 2012, 1 femme sur 3 ressent des douleurs pelviennes encore 3 mois après l’accouchement (4,5). 40% d’entre elles caractérisent cette douleur comme une invalidité modérée à sévère dans la vie de tous les jours et 10 à 20% de ces femmes signalent que ces douleurs pelviennes avaient débuté lors de la grossesse (6).

Le post-partum est une période charnière pour la mère pendant laquelle la douleur est souvent présente. Cette douleur est d’autant plus importante s’il y a eu des traumatismes périnéaux, utilisation d’instruments obstétricaux, déchirures vaginales, épisiotomies lors de l’accouchement. La douleur est également due aux cisaillements du bassin, à la remise en place progressive des muscles du plancher pelvien qui prennent appui sur le petit bassin. Les douleurs engendrées situées au niveau du petit bassin sont encore appelées douleurs pelviennes, et les douleurs au niveau du périnée sont appelées douleurs périnéales. Depuis plusieurs années, la prise en charge de la douleur fait partie des priorités de santé publique. Selon l’Agence Nationale d’Accréditation et d’Evaluation en Santé (ANAES), les douleurs périnéales sont une des principales physiopathologies du postpartum. 42 à 92% des accouchées souffrent de douleurs périnéales en post-partum immédiat (7–9). La douleur dans cette période du post-partum est un frein au vécu psychologique de la femme devenue mère et peut fragiliser le lien mère-enfant ainsi que les relations avec le conjoint tant morales que physiques (reprise tardive des rapports sexuels et dyspareunies) (10). Selon les recommandations du Collège National des Gynécologues et Obstétriciens Français (CNGOF), le paracétamol et les anti-inflammatoires non stéroïdiens constituent le traitement recommandé en suites de couches (11,12). D’autres moyens non médicamenteux sont utilisés. Depuis la loi du 4 mars 2002 relative aux droits des malades et à la qualité du système de soin, l’ostéopathie est reconnue comme un moyen thérapeutique manuel".

 

Les douleurs pelviennes des femmes venant d'accoucher, mais aussi par extension les lombalgies peuvent être rapidement soulagées par l'ostéopathie. 

Il n'est pas rare non plus d'avoir à traiter des crises hémorroïdaires suite à un accouchement, quelque soit d'ailleurs son type : par voie basse ou par césarienne. Ce sont des crises extrêmement douloureuses, très souvent associées à une constipation, qui peuvent entraîner une véritable peur d'aller à la selle pour la femme ce  qui relève presque d'une forme "d'urgence ostéopathique" en terme de niveau de douleur.

La pratique encore fréquente de l'épisiotomie, peut aussi générer des bouleversements inflammatoires importants sur cette région qui ne favorisent pas la cicatrisation et entretiennent des douleurs.

En particulier, je constate dans ma pratique l'importance de travailler sur les tissus du plancher pelvien ( par intervention externe), sans oublier les muscles courts de la hanche : en particulier muscles obturateurs (externe/interne), pectinés, piriformes.

Le système vasculaire de cette région est assurée par les artères et veines iliaques internes et externes, reliées au système vasculaire abdominal ( aorte pour les artères iliaques, veine cave inférieure mais aussi veine rénale gauche pour le réseau veineux).

Le réseau veineux pelvien peut être extrêmement complexe, avec des variantes anatomiques au niveau de la veine iliaque interne, qui peut être double ou plexiforme. Des anastomoses existent entre veine iliaque interne et externe, via les veines obturatrices, pudendales, et glutéales inférieures en particulier ( via la veine circonflexe des muscles de la cuisse).  

Les veines ovariennes s'abouchent de manière différente à droite et à gauche : la veine ovarienne droite se jette dans la veine cave inférieure sous la veine rénale droite (L2), la veine ovarienne gauche  dans la veine rénale gauche. Ceci relie fortement le rein gauche au drainage de l'utérus, de l'ovaire gauche, déjà fortement anastomosés et par extension la congestion pelvienne sous-jacente.

La veine rectale supérieure rejoint elle le système porte ( veine porte), reliant le fonctionnement du foie à la partie terminale de l'intestin. La veine rectale moyenne s'abouche elle, dans la veine iliaque interne.

Les régions pelvienne et pubienne sont aussi régulées par le plexus lombal (nerf ilio- hypogastrique, nerf ilio inguinal, nerf génito fémoral, nerf obturateur), les nerfs du système sympathique ( hypogastrique : T12/L2), et  parasympathique sacrés (S2/S3). 

L'équilibre neuro-végétatif de cette région est donc sur le plan ostéopathique primordiale.

 

Intérêt des étirements dans la pratique sportive

En ostéopathie,en général et en particulier chez le sportif, la libération de la mobilité est recherchée. Mais quelles sont au fond les différences entre "mobilité optimale", "souplesse", "relâchement musculaire", "étirement" ? et quels conseils donnés pour contribuer au maintien d'une bonne mobilité articulaire quelque soit le niveau de sportivité ?

Les étirements musculaires ( stretching) dans la pratique sportive sont souvent sujet à discussion quand à leurs nécessites, leurs niveaux d'intensités, leurs efficacités en particulier pour éviter des lésions tendineuses, ou du tissu conjonctif des muscles.

Voici un lien vers un article complet, (cliquer icitant du point de vue des définitions données aux différentes notions de mobilité, souplesse, relâchement, que des explications physiologiques et anatomiques.

Les étirements peuvent être classés en deux types : 

- actifs  : c'est à dire avec contraction volontaire d'un groupe de muscles pour relâcher le groupe de muscles antagonistes,

- passifs : c'est à dire sans mobilisation en contraction d'un groupe musculaire, mais utilisation d'un appui ou de la gravité pour étirer un groupe musculaire.

 

Ostéopathie et grossesse

Si la grossesse est un événement émotionnel important dans la vie d'une femme et, dans de nombreux cas, un véritable projet de couple, il n'en demeure pas moins qu'elle génère des bouleversements importants du corps de la femme sur le plan structurel, fonctionnel, physiologique, et psychologique plus ou moins bien supportés. 

Le rythme de vie sociétal de la femme "moderne"  a changé avec un engagement dans la vie professionnel beaucoup plus prononcé que dans les années après-guerre, mais, paradoxalement il s'est aussi "sédentarisé", développant de plus en plus de position statique  :  par exemple, le travail en position assise derrière un écran, un bureau, le piétinement dans certaines professions comme la coiffure, l'utilisation privilégiée de l'automobile pour le moindre trajet et une activité physique souvent ralentie ou exercée de manière peu continue, "faute de temps", "de moyen", ou "d'envie". Les situations de stress psychologiques liées au travail sont elles aussi beaucoup plus fréquentes et intenses et sont en général encore trop souvent accentuées par l'annonce de la grossesse à l'employeur, qui change alors de regard et de comportement vis à vis de sa collaboratrice enceinte.

L'imprégnation hormonale des tissus du petit bassin est aussi bouleversé par la prise de contraceptifs oraux, préalable à la grossesse, qui peuvent ne pas avoir été très bien supportés par le corps (surcharge hépatique très souvent présente en palpation pouvant générer des céphalées, des migraines, des cervicalgies), sans que ce dernier constat ne puisse remettre en cause la nécessité absolu du droit et de la possibilité de la femme de maîtriser son désir de grossesse à travers toute méthode contraceptive, y compris oral.

A travers son livre " le syndrome du rez de chaussée", qui évoque les douleurs lombaires, pelviennes des femmes enceintes, en relation avec la manière dont elle "porte leur bébé"et l'incidence sur leur posture, Bruno Conjaud écrit " La sédentarité , donc, est un facteur favorable à l'installation d'une fibrose progressive. Nous pouvons rapprocher ces faits d'autres constatations effectuées auprès d'autres ethnies, ayant des modes de vie plus actifs : marche, travail, et surtout danse. Indépendamment de toute suspicion sur l'addiction hormonales synthétique, le mode de vie représente déjà un facteur essentiel de mobilité, ou au contraire d'enraidissement du pelvis, des organes péritonéaux, de la colonne vertébrale, de la cage thoracique ainsi que de la course diaphragmatique".

S' il est évident que la morphologie féminine s'adapte et s'est adaptée de tout temps à la physiologie de la grossesse, il n'en demeure pas moins que les conséquences sur le corps de la femme en terme de contraintes et d'inconforts demandent qu'on y prête attention. Une bonne partie des douleurs peuvent trouver une solution à travers le traitement ostéopathique, tant pour permettre à la future maman de poursuivre sa grossesse avec plus de sérénité, qu'au bébé de pouvoir trouver l'espace qu'il lui faut pour assurer sa mobilité intra-utérine, particulièrement importante pour éviter l'apparition de Cranio-Plagiocéphalie Posturale du nourrisson en particulier et se positionner favorablement pour un accouchement eutocique (normal).

Le traitement ostéopathique peut intervenir sans problème dès le 3 ème mois de grossesse afin de soulager :

- les lombalgies : douleurs en barre, très souvent localisées entre le sacrum,  la 5 ème et/ou 4 ème vertèbre lombaires (ligaments ilio-sacrés tendus ou congestifs, fascia ilio-thoracique, muscles para vertébraux profonds dont les tensions sont perturbés par la position du bébé), parfois avec présence d'irradiation dans la fesse, pas forcément d'origine vertébrale (muscle piriforme contracté),

- des cruralgies : douleurs au pli de l'aine, avec sensation d'irradiation sur l'avant de la cuisse ( ligament inguinal impacté, nerf musculo-cutané en relation avec 2ème et 3 ème vertèbre lombaires et le plexus fémoral, muscle ilio-psoas, muscle pectiné du triangle de scarpa de l'aine)

- douleurs  dans une hanche ( psoas, muscle piriforme impacté) : la hanche et sa bonne mobilité participent activement à l'équilibre vasculaire du membre inférieur et en particulier au retour veineux en tant que carrefour entre le réseau fémoral profond et les veines saphènes : sur le plan ostéopathique, cette articulation doit faire l'objet de toute notre attention, en gardant en tête le risque de phlébite post partum que toute patiente peut connaitre.

- cervicalgies et douleurs dans les épaules : bien souvent en lien avec un diaphragme hypomobile avec sur sollicitation des muscles respiratoires secondaires, une sphère digestive congestive, des ballonnements, une adaptation ( suivant la courbure dorsale), de la lordose cervicale à l'hyper lordose lombaire en train de s'installer.

- les inquiétudes, les peurs  parfois difficiles à exprimer : de l'accouchement, de voir son corps se transformer, de vivre une grossesse différente d'une première grossesse, de perdre son enfant.. qui peuvent être écoutées et comprises par l'ostéopathe et être apaisées, à travers le traitement crânien et fascial en relation avec le cœur, les reins, le plexus solaire et le tendon central (lame thyro- broncho-péricadique).

 

L'ostéopathie par son diagnostic postural, palpatoire et fonctionnel peut apporter une aide efficace à la libération des tissus profonds et superficiels du corps de la femme, sous tous ces aspects ( musculo squelettiques, fasciales, vasculaires et plus généralement fluidique, énergétique et phychologique) dans le respect du développement du foetus. Les séances prénatales peuvent apporter une aide en faveur d'un accouchement normal.

 

Ostéopathie et migraines


Dans ma pratique, les "maux de tête", souvent qualifiées de migraines, apparaissent souvent comme motif de consultation.  

Leurs origines vasculaire (artérielles ou veineuses) et/ou neurologique (traction méningée intra-crânienne ou en lien avec le sacrum) ne fait plus de doute pour l'ostéopathe. Elles sont souvent reliées au système digestifs (foie, intestin grêle en particulier).  

Il peut y avoir lieu de distinguer les céphalées ( maux de crâne souvent bilatéral, avec sensation en forme d'étau, parfois avec une sensation de pulsation, parfois pas), souvent d'origine veineuse, de la migraine, douleur hémilatérale du crâne (très souvent du même côté), souvent d'origine artérielle. Dans les deux cas ( céphalées ou migraines), le système neurologique (tension méningée) est impliqué.

Récemment, une étude intéressante sur 74 patients, dont 37 furent traités en ostéopathie (Nicolas Spallacci - Ostéopathe DO - Ecole ostéopathie Avignon- publiée sur le site de l'ostéopathie), et 37 considérés comme groupe "placebo" , ne recevant aucun traitement ostéopathique, démontre l'impact efficace du traitement ostéopathique sur la diminution de la fréquence et de l'intensité des crises migraineuses chez les patients traités. 

 

Ci après, quelques extraits du rapport d'étude, permettant de préciser de manière claire,  ce domaine complexe de symptômes :

 " A. Céphalées primitives

   - Migraine avec ou sans aura, dont font partie les migraines "ophtalmiques" (groupe 1)
   - Céphalées de tension (groupe 2 )
   - Algie vasculaire de la face et autres céphalées trigéminales autonomiques (groupe 3)
  - Autres céphalées primitives : Céphalées non associées à une lésion, telles que céphalées survenant au froid ou céphalées bénignes provoquées par le froid, la toux, l'effort, l'activité sexuelle, céphalée en coup de tonnerre (groupe 4)

B. Céphalées secondaires

  - Céphalées post-traumatisme crânien ou cervical aiguës ou chroniques (groupe 5)
 - Céphalées secondaires à une pathologie vasculaire, telles qu'hémorragie méningée, hématome intracrânien, malformation vasculaire, artérite, douleur de l'artère carotide ou de l'artère vertébrale, hypertension artérielle systémique, thrombose veineuse, (groupe 6)
   - Céphalées secondaires à une pathologie intracrânienne non vasculaire, telles qu'hypertension intracrânienne, tumeur cérébrale, encéphalite inflammatoire, (groupe 7)
   - Céphalées toxiques aiguës ou chroniques, par abus médicamenteux, céphalées de sevrage, (groupe 8)
  - Céphalées en rapport avec un processus infectieux intracrânien : méningite, encéphalite, abcès, empyème ou extracéphaliques, infections vides ou bactériennes, (groupe 9)
 - Céphalées secondaires à un trouble métabolique, telles qu'hypoxie, hypercapnie, hypoglycémie, hypercalcémie, dialyse, HTA, jeun (groupe 10)
   - Céphalée associée à une douleur de la face (dentaire, sinusienne, oculaire ou auriculaire) ou de la nuque (groupe 11)
   - Céphalées associées à une maladie psychiatrique (groupe 12)

C. Névralgies crâniennes

   - Céphalée associée à une névralgie faciale : trijumeau, glossopharyngien et autres algies en rapport avec une lésion d'un nerf facial (groupe 13)
   - Céphalées inclassables (groupe 14)

 

Les migraines chroniques

D’après Garnier et Delamare, le terme de « migraine » (du grec hêmisus, demi ; kranion, crâne) désigne un « syndrome caractérisé par des accès de céphalalgie intense pulsatile et d’origine vasomotrice (vasodilatation), le plus souvent unilatérale, ayant pour siège les régions temporale, orbitaire, accompagnée de malaise général, de nausées et de vomissements et de phénomènes ophtalmologiques. » (17)
Quant à l’adjectif « chronique » (du grec khronos, temps), il signifie « qui dure, qui évolue longtemps. » (17)

La physiopathologie d’une crise migraineuse, quoi que non entièrement expliquée, fait intervenir des phénomènes vasomoteurs (vasodilatation des vaisseaux intracrâniens) et un réflexe axonal dans le système trigémino-vasculaire. La douleur migraineuse serait associée à une distension des vaisseaux crâniens et la dure-mère, par ses terminaisons nerveuses sensitives, transmettrait les messages douloureux au cerveau via le nerf trijumeau.

 

 

25/01/2016

A quoi sert l'ostéopathie ?

Un article de synthèse intéressant sur l'usage de l'ostéopathie dans le paysage de soin Français : cliquer ici

L'ostéopathie se (ré) invite dans les maternités, dans le sud ouest..

Bruno Ducoux, Ostéopathe DO,fondateur de la FROP ( Formation et Recherche en Ostéopathie Pédiatrique) est l'objet d'un reportage qui, nous pouvons l’espérer, fasse un peu bouger la législation en France au sujet de l'intervention des ostéopathes en maternité ou à l'hôpital

cliquer ici

Création de maisons de naissance en France

Il s’agit de la société CALM-maison de naissance à Paris ainsi que des associations Premier Cri à Vitry-sur-Seine (Val-de-Marne), Maison de naissance Doumaia à Castres (Tarn), La Maison à Grenoble, Le temps de naître à Baie-Mahault (Guadeloupe), Joie de naître à Saint-Paul (La Réunion), Premières heures au monde à Bourgoin-Jallieu (Isère), Maison de naissance Alsace (MANALA) à Sélestat (Bas-Rhin), Un Nid pour naître à Nancy (Meurthe-et-Moselle).

Pour les grossesses non pathologiques

L’expérimentation des maisons de naissance avait obtenu le feu vert du Parlement à la fin 2013. Il s’agit de structures tenues par des sages-femmes et à proximité immédiate d’une maternité partenaire, qui assurent le suivi des grossesses et les accouchements. Seules sont admises dans ces maisons les grossesses sans pathologie particulière. Selon un décret du 30 juillet 2015 au Journal officiel fixant les règles de fonctionnement, une sage-femme doit être « en mesure de pouvoir intervenir à tout moment, tous les jours de l’année, dans un délai compatible avec l’impératif de sécurité ».  Par ailleurs « lors des accouchements », deux sages-femmes doivent être présentes dans les locaux, notamment en cas de « situation d’urgence »  nécessitant le transfert de la mère et de l’enfant.

Enfin, la maison de naissance est tenue d’organiser les dépistages obligatoires pour tous les nouveau-nés (mucoviscidose, hypothyroïdie…) et d’informer la mère sur le dépistage précoce de la surdité permanente néonatale.

Une première évaluation de l’expérimentation doit être réalisée par l’agence régionale de santé (ARS) au bout de deux ans de fonctionnement.

Déjà présentes dans cinq pays européens

Si ces structures existent déjà dans de nombreux pays (Allemagne, Suisse, Australie, Italie, Espagne), elles n’avaient jamais été autorisées en France, où elles avaient été évoquées pour la première fois en 1998 par Bernard Kouchner, alors secrétaire d’Etat chargé de la Santé.

« L’autorisation d’expérimenter sur neuf sites n’est qu’un premier pas », a réagi dans un communiqué l’Association nationale des sages-femmes libérales « fortement engagée depuis une vingtaine d’années » pour demander leur ouverture. « Cependant, certaines questions restent en suspens, notamment le tarif de l’assurance qui sera demandé aux sages-femmes et plus largement, la possibilité d’assurer l’ouverture, puis le fonctionnement des structures avec les budgets alloués », souligne l’association.

14/01/2016 Autisme : les causes de la maladie semblent ne pas être que "génétiques"..

L'autisme est une maladie qui est classée dans les maladies psychiatriques, qui progressent en nombre de malades, de manière exponentielle depuis 10 ans, au point de voir le terme "épidémie" apparaître dans les rapports scientifiques.

Un congrès passionnant se tiendra le 30 et 31 Janvier sur Paris.

Le site du congrès ( cliquer sur les dates ci dessus) donne les résumés des interventions qui permettent déjà de sentir la direction des causes actuellement reconnues par la communauté scientifique internationale, à savoir l'origine infectieuse et probablement bactérienne..; L'impact de l'évolution des modes de production intensive, de consommation d'aliments industrialisés, d'utilisation de métaux lourds, l'évolution des environnements électromagnétiques,  (cf, les recherches du Dr Martha Hebert ) serait mis en cause. L'impact du vaccin ROR est aussi présenté, par le Dr Françoise Berthoud, Homéopathe.

Coopération interprofessionnelle en ostéopathie pédiatrique

Un premier congrès international d'ostéopathie pédiatrique s'est déroulé en Septembre 2015, à Montréal, Quebec, réunissant 55 conférenciers de 11 pays différents. Il s'agit d'un événement inédit, qui a permis d'évoquer les différents travaux d'études en ostéopathie, et les retours d'expérience sur les grands thèmes suivants : plagiocéphalie, ostéopathie et prématurés (comment l'ostéopathie favorise la diminution du temps d'hospitalisation des tout-petits bébés nés "en avance"), intervention des ostéopathes en maternité, en milieu hospitalier (interdite en France, sur demande du conseil de l'ordre des médecins, par décret en 2009), ostéopathie en lien avec la cognition et l'apprentissage (scolaire et extra scolaire). 

Article de presse ici


17/12/2015 - Le saviez-vous ? 

 

Magnifiques cellules humaines ...un renouvellement permanent

Les cellules des papilles de la langue se renouvellent tous les 10 jours et les cellules de l’odorat tous les 3 mois. (voir notre lettre : La merveilleuse histoire de votre palais des saveurs).

Vous le savez déjà, les premiers signes des maladies d’Alzheimer et de Parkinson sont la perte progressive du goût et de l’odorat.

Les cellules de l’œsophage se renouvellent toutes les semaines. Elles n’ont pour rôle que d’humecter le conduit œsophagien dont les parois sont lisses, appliquées l’une contre l’autre : cela permet d’aider à la descente des aliments longuement mastiqués, broyés, goûtés dans notre “palais des saveurs” et prêts à être digérés dans l’estomac.

Les cellules de l’estomac, destinées à fabriquer le liquide gastrique acide pour la deuxième phase de la digestion, après celle commencée dans la salive, ont une belle durée de vie. Elle peut atteindre une année.

La magie du foie ! Les cellules du foie, dites hépatocytes, se renouvellent régulièrement mais ont une durée de vie beaucoup plus longue que les globules rouges ou blancs. Elles peuvent vivre jusqu’à une année, et même jusqu’à 500 jours. Ainsi, une personne de 50 ans a pratiquement refait son foie une cinquantaine de fois. Évidemment, cela est vrai dans la mesure où ce foie n’a pas été intoxiqué par l’alcool, la drogue ou trop de sucres transformés en gras, responsables de « foie gras » dénommé scientifiquement « stéatose hépatique ». Le foie est capable de se régénérer. On le sait depuis le mythe de Prométhée, puni par Zeus et condamné à se faire dévorer éternellement le foie durant le jour tandis qu’il se régénérait la nuit.

Je l’ai vérifié autrement : après une intervention chirurgicale enlevant jusqu’à 80 % de la masse hépatique totale (1500 grammes, soit 2 % du poids du corps), les 20 % restant sont capables de régénérer complètement et donc de reconstruire en 6 mois tout le foie à partir de ce qu’il en reste.

Étonnant pancréas ! Les cellules du pancréas se renouvellent aussi. En effet, après une inflammation aiguë bénigne du pancréas, on observe une restitution ad integrum de sa structure démontrant la capacité de régénération. En mai 2013, une équipe de Harvard a démontré qu’une hormone était capable de stimuler les cellules “dormantes” du pancréas fabriquant l’insuline. Le chercheur étant chinois et sa découverte intervenant dans l’année du lapin, il a d’abord nommé cette hormone “lapin” avant qu’elle ne devienne logiquement bétatrophine, car capable de stimuler la multiplication et les fonctions des cellules béta du pancréas.

Est-ce en perspective la fin de l’insuline dans les diabètes de type II ? Peut-être, mais il est trop tôt pour l’affirmer.

L’intestin : le sélectionneur et gardien principal ! Les cellules de l’intestin grêle (entérocytes) se renouvellent très vite, tous les 2 à 5 jours. Chaque minute, un million de cellules sont renouvelées. Ce phénomène de renouvellement s’appelle l’entéropoièse, mot copié de la formation des globules du sang dans la moelle osseuse, nommé hématopoïèse. Les entérocytes laissent passer, absorbent les micronutriments préparés par la digestion et fabriquent des immunoglobulines A, anticorps chargés de la protection de la muqueuse intestinale. D’autres cellules intestinales, les cellules dites de Paneth, chargées de répondre aux antigènes bactériens présents dans le tube digestif ont une durée de vie d’une vingtaine de jours.

L’énergie princeps des cellules intestinales est un acide aminé spécifique : la glutamine. C’est lui qui peut aider à la cicatrisation de la maladie responsable de la porosité intestinale, que les Américains nomment leaky gut, laquelle se traduit par un « déserrement » des jonctions serrées qui normalement collent les cellules intestinales entre elles. Le meilleur apport de glutamine que je connaisse aujourd’hui pour les patients atteints de porosité intestinale est le Perméa Régul [1] qui contient 1500 mg de glutamine par sachet. Il y a aussi Ergyprotémyl de Nutergia qui contient 560 mg par trois sachets.

Le côlon, laboratoire des déchets. Les cellules du côlon, colocytes ou colonocytes se renouvellent tous les 4 à 6 jours. Leur énergie leur est fournie par les acides gras à chaînes courtes, le butyrate surtout mais aussi le propionate et l’acétate.

La plupart des nutriments qui parviennent au côlon vont subir la fermentation bactérienne. Ce sont les bactéries du côlon qui utilisent les fibres des aliments incomplètement digérés comme source d’énergie. Les acides gras à chaînes courtes constituent le produit final du travail des bactéries. Mieux valent ces acides gras fabriqués naturellement dans notre tube digestif que ceux apportés en lavement et qui n’ont pas encore fait leur preuve.

Même notre prostate est soumise à renouvellement ! Les cellules normales de la prostate ont une durée de vie d’environ 2 à 3 mois, si la prostate n’est pas enflammée par une infection (prostatite) ou par des facteurs de croissance qui ne lui sont pas normalement destinés, responsables d’adénome et même de cancer. Alimentation de veau, prostate de veau !

Les cellules de la peau ont une durée de vie de seulement 28 jours.

Les spermatozoïdes, pas avant la puberté, proviennent de cellules souches spécialisées nommées spermatogonies. Elles sont fabriquées par les cellules de Sertoli [2] présentes dans les testicules de l’embryon, elles sont inactives jusqu’à la puberté, bloquées par une substance qui a pu être identifiée : la MIS, pour Meiotic Inhibitor Substance.

À partir de la puberté, c’est la « spermatogénèse » qui démarre. La première spermatogonie “A” se divise en deux cellules, l’une va donner 16 spermatozoïdes, mais elle met entre 64 et 70 jours en passant par 3 stades (spermatogonie “B”, spermatocyte I puis II, puis spermatide et enfin spermatozoïde) pour devenir capable de féconder un ovule, tandis que l’autre cellule, la spermatogonie B, maintient le stock en cellules souches spermatogonies. À l’âge adulte, la cellule deSertoli fabrique 1500 spermatogonies par seconde.

Les ovaires, dès la naissance, contiennent un nombre déterminé d’ovocytes, plusieurs milliers et, ce qui est une découverte récente, les ovaires sont capables d’en produire de nouveaux. Dès la puberté, chaque mois, une dizaine d’ovocytes se développent pour aboutir à l’ovulation d’un seul, pouvant être fécondé par un spermatozoïde. Les autres disparaissent naturellement.

Même les cellules de la rétine qui appartiennent à une membrane très fine de 0,5 mm d’épaisseur, constituée de différentes couches de cellules, dont les plus sensibles à la lumière ont des photorécepteurs : « environ 5 millions de cellules cônes (vision diurne et colorée) et 120 millions de cellules bâtonnets (vision crépusculaire et nocturne en noir et blanc), qui captent les signaux lumineux (photons) et les transforment en signaux électrochimiques. Elle se compose aussi de neurones qui, à leur tour, intègrent ces signaux chimiques (neurotransmetteurs) en signaux électriques à l’origine de potentiels d’action qui passent via les nerfs optiques vers le cerveau postérieur, dit occipital. »

On pensait qu’il n’existait pas de cellules souches dans la rétine. C’est autour de l’an 2000 qu’on a démontré que des cellules des bords de la rétine, extraites et mises en culture, peuvent former des cellules photo-réceptrices. L’espoir est donc grand de trouver des solutions pour neutraliser les maladies neuro-dégénératives de l’œil [3].

Nous pouvons gagner ou perdre des neurones. Les cellules du cerveau, heureusement, se renouvellent aussi. Je raconte souvent en conférence le premier contact avec cette belle science des cellules du corps humain qu’on appelle la « cytologie ». Nous avions avec mes camarades 17 ou 18 ans et notre professeur nous fait savoir : « les petits, à partir de 20 ans vous allez perdre 20 000 à 30 000 neurones chaque jour ». En le regardant, il avait mon âge actuel, je me suis demandé intérieurement « combien il lui en reste ? ». À la fin du cours, je suis allé lui demander : « Maître, qui a dit cela : nous perdrons tant de neurones chaque jour ? Je suis de nature économe, je sens bien qu’ils sont utiles, les neurones, comment ne pas les perdre ? » Il m’a répondu « C’est le prix Nobel de 1906 qui l’a dit, Ràmon Y Cajal. Petit, tu les perdras ! ».

Je ne pouvais pas contester le maître, mais aujourd’hui je sais que le maître et le prix Nobel se sont trompés. Non seulement nous ne les perdons pas, les neurones, mieux encore : nous pouvons en gagner. Il faut pour cela les faire travailler.

Vous comprenez pourquoi, depuis 20 ans, la télévision a disparu de la maison. Sans la voir j’en sais autant que ceux qui la regardent 3h50 par jour : les Français ont le record en Europe en ce domaine et les Américains une heure de plus ! Évidemment TF1France 2 et les autres chaînes ne vous diront pas qu’elles vous aident à avoir un bon Alzheimer… car avec la télé, il n’y aucune interactivité, vous gobez les informations-déformations qui vous conditionnent, vous endorment, vous anesthésient gentiment.

Nous pouvons donc gagner des neurones sans la télé. Chaque jour, chez la souris, 30 000 neurones migrent vers le bulbe olfactif, zone essentielle de ce sens majeur qu’est l’odorat. En plus, 9000 neurones migrent vers l’hippocampe, zone primordiale de la mémoire de l’animal comme de l’humain. Malheureusement, une grande partie de ces neurones vont mourir s’ils ne trouvent pas les bonnes connexions avec le réseau neuronal. Chez la souris, 50 % des nouveaux neurones du bulbe olfactif disparaissent en deux mois et jusqu’à 60 % dans l’hippocampe.

C’est exactement ce que l’on observe chez l’homme ou la femme dont le système nerveux de la mémoire n’est pas activé : mémoire olfactive (odeur des fleurs : offrez plus souvent des roses bio à votre compagne) et mémoire gustative en particulier, lorsque nous oublions de stimuler notre palais des saveurs en avalant les aliments comme les animaux, en les mastiquant a minima. De plus, très souvent les aliments sont trop cuits, ils perdent leur couleur, leur odeur et leur saveur.

Les cellules osseuses de 10 ans en 10 ans ! Elles sont de deux types : les ostéoblastes et lesostéocytes. Les premiers construisent la trame osseuse. La minéralisation dure en moyenne 10 à 20 jours. Les ostéoblastes sont destinés à devenir des ostéocytes, lesquels ne sont pas capables de se diviser. Leur durée de vie est de 10 ans. Les ostéocytes s’accumulent dans une logette ovalaire nommée ostéoplaste. L’ostéocyte est capable d’élaborer des métabolites de l’osseine [4] qui se minéralise ensuite.

Mon cœur est plus jeune que moi, si… Finissons donc par les cellules du cœur, dites cardiomyocytes. Elles représentent 20 % des cellules cardiaques. Étonnant mais vrai, le muscle cardiaque qui lance chaque seconde le sang vers la tête et les pieds, et le récupère dans la même seconde, est capable de fabriquer de nouvelles cellules. Pendant toute une vie, près de 50 % de nos cellules cardiaques sont remplacées. On sait même qu’il s’agit de 1 % par an dès 25 ans, jusqu’à atteindre 0,5 % à 75 ans. Évidemment, tabac, alcool en excès et autres addictions peuvent nous aider à garder notre “premier cœur” sans possibilité d’atteindre le deuxième. Une vie raccourcie, une autre forme de suicide assisté par les lobbies qui sponsorisent Jeux Olympiques et coupes du monde.