" La vie résulte d'un conflit, d'une relation étroite et harmonique entre les conditions extérieures et la constitution préétablie de l'organisme" - Claude Bernard.
"L'ostéopathie est l'art de diagnostiquer et de traiter, par la main, les dysfonctions de la micromobilité des tissus du corps, qui entrainent des troubles fonctionnels pouvant perturber l'état de santé. " (Définition extraite du Référentiel Profession Ostéopathe)
L'Ostéopathie est une Médecine référencée par l'O.M.S.
Définition de la Santé : c'est un "état de complet bien-être physique,
mental et social de l'Etre Humain et non pas seulement une absence de maladie ou d'infirmité".
La Médecine allopathique (utilisant les médicaments).
La Médecine homéopathique (utilisant des produits minéraux et végétaux).
La Médecine ostéopathique (utilisant des traitements uniquement manuels®)
Il apparaît important de définir ( simplement ici) ce que l'ostéopathe appelle " dysfonction ostéopathique" ( on trouve aussi le terme de dysfonction somatique) et ce qu'elle n'est pas :
Ce qu'elle est : restriction de mobilité d'un organe, d'un fascia, d'une articulation, d'une présence vasculaire ou une variation de densité d'un tissu qui peut s'accompagner d'une sensation de variation de la température à son endroit ou d'une diminution d'un effet respiratoire, énergétique, et dont la localisation peut être plus où moins étendue. Une dysfonction ostéopathique peut être liée à plusieurs origines isolées ou cumulées dans le temps : traumatisme direct ( choc, chute, entorses, fractures..), origine biologique (maladie virale, autre maladie..), origine physiologique ou chimique (régime alimentaire inadapté, intolérance, déséquilibre neuro-végétatif), origine psychologique (déprime, dépression, ), intervention chirurgicale ou en lien avec une chirurgie (retrait de tout ou partie d'un organe, cicatrice, péridurale..), traumatisme émotionnel. Une dysfonction peut avoir un impact sur une autre partie du corps, générant donc une douleur à un autre endroit que sa propre localisation tout en restant elle même parfaitement "silencieuse" pour le patient. Elle peut être à l'origine d'autres dysfonctions dans le corps, en lien réciproque avec elle. L'ostéopathe s'attache à identifier les dysfonctions, à les hiérarchiser pour les traiter en somme, selon chaque patient. Cela peut ( mais pas systématiquement) demander plus d'une séance.
Ce qu'elle n'est pas : il ne s'agit pas d'un "déplacement" (de vertèbre par exemple) qu'il faudrait "remettre en place", un peu comme s'il s'agissait d'une luxation. Il ne s'agit pas non plus d'une absence de fonctionnement d'un organe viscéral, comme si celui ci ne pouvait plus assurer sa fonction physiologique primaire. L'ostéopathe n'a pas vocation ni à remettre en place une articulation luxée, ni a déceler une quelconque maladie (cancer par exemple).
Il existe plusieurs techniques de traitement utilisées par l'ostéopathe, suivant sa sensibilité, sa formation aussi et sa
perception du problème du patient. Afin de les "démystifier" dans le langage courant, je choisis d'en donner, ci dessous, une définition simple qui se veut claire, malgré la difficulté de les
classifier. Cette petite liste ne se veut bien entendu pas exhaustive.
Il est à noter que la pratique exclusive de l'ostéopathie, telle qu'elle est enseignée en 5 ou 6 ans, ne peut être réduite à l'application purement "technologique", des techniques décrites ci après. En effet, l'approche ostéopathique est en effet une approche systémique, globale qui prend en compte à travers la perception manuelle et le traitement, quatre dimensions fondamentales de l'être humain : la dimension biomécanique du corps humain (les lois du mouvement ostéoarticulaire et des organes), la dimension fluidique (la circulation des fluides : sang, lymphe, LCR..), la dimension bio-énergétique (respiration cellulaire, sensation des "forces de vie", de la vitalité du corps, harmonisation de ces forces de vie), la dimension "psycho-somatique" ( les émotions enkystées), qui constituent l'équilibre ( même instable !) de la personne. La dimension psycho-émotionnelle, peut même toucher à la "programmation cellulaire transgénérationnelle" ( en lien donc avec les générations antérieures) des zones émotionnelles du cerveau ( amygdales, hypocampe..), un peu comme en micro kinésithérapie (mais sans utilisation de schéma prédéfini de diagnostic).
Techniques structurelles:
Ce sont des techniques qui utilisent le principe des bras de levier pour lever la restriction de mobilité perçue par les mains du thérapeute :
- Le trust ( "craquing") : technique directe, qui met en place des paramètres de mobilisation dans le sens de la restriction de mobilité afin de les libérer à l'aide d'une impulsion de faible amplitude et haute vélocité d'application. La technique est appliquée de manière très localisée et demande donc beaucoup de précisions de mise en place. Le bruit ("le crac"), souvent entendu lorsqu'il s'agit d'une articulation, s'apparente à une libération de gaz intra-capsulaire, de même nature que celle obtenue en "faisant craquer ses doigts" par exemple. Ce dernier geste assez répandu est à différencier avec le geste thérapeutique, par le fait que celui ci est pratiqué par le praticien en connaissance du schéma global des dysfonctions observées et palpées chez son patient. Pour le praticien, il n'est d'ailleurs pas utile d'entendre un "crac", lors de la mise en place de sa technique, le geste d'impulsion produit visant essentiellement à stimuler une boucle de réaction neurologique entre des muscles profonds et la moelle épinière du niveau auquel ils se rapportent (boucle neurologique de Sherrington, voire les travaux de Irvin Korr).
- les techniques de trust avec mise en place de paramètres mineurs : cette technique, mise en place à l'école anglaise de Maidstone s'inspire de la précédente technique, mais privilégie la mise en place de plusieurs paramètres de mobilisation de la zone traitée, dans le plus grand sens de la mobilité. Elle me fut enseignée au C.O.S.
- les techniques myotensives de Fred Mitchell : elles demandent aussi une mise en place des paramètres de mobilisation dans le sens de la restriction de mobilité, mais se distinguent par une demande d'effort contre résistance exercée par le praticien dans le sens inverse. La technique s'appuie sur la perception du praticien du changement tissulaire. Elle peut donc demander plusieurs efforts contre-résistants successifs. Le patient est actif dans cette technique : il participe pleinement à la "levée" de sa dysfonction, sous le guidage fin du praticien.
Techniques fonctionnelles
Elles rassemblent les techniques qui vont de manière préférentielle dans le sens de la mobilité des tissus et qui utilisent une coopération respiratoire du patient plus ou moins explicite.
Techniques Fasciales de Pierre Tricot : s'appuyant, entre autre, sur les travaux de R.E Becker, Pierre Tricot a développé en France une démarche de traitement du corps à partir des fascias : ce sont les membranes superficielles ou profondes, qui enveloppent les organes, les muscles, les os, qui offrent un soutien au système vasculaire et nerveux, qui relient toutes les parties du corps entre elles, un peu comme une vaste toile. Le confort de posture pour le patient est particulièrement présent ( allongé sur le dos, sur le ventre ou sur le côté, sans torsion particulière). Ces techniques demandent au praticien, une concentration très particulière, une posture tout autant rigoureuse que les techniques structurelles, une bonne visualisation de l'anatomie pendant le traitement. La manière de libérer les tensions des tissus est lente, progressive, d'un point à un autre , parfois récursive. La coopération respiratoire du patient est en général, demandée. Le diagnostic ostéopathique s'effectue de manière concomitante au traitement.
Techniques de W.G. Sutherland : les techniques s’appuient sur une mise en place de paramètres de mobilisation des articulations dans le sens de la plus grande mobilité. Elles font appel à la respiration du patient. Elles peuvent se pratiquer coucher, assis, debout dans une posture simple et confortable pour le patient.
Techniques crâniennes de Léopold Busquet ou Harold Magoun : ce sont les techniques de traitement de la sphère crâniennes en lien avec les schémas biomécaniques des pièces osseuses entre elles, ainsi que de l'axe cranio-sacré, schémas élaborés et enseignés initialement par W.G Sutherland de 1939 à 1950 et repris par de son élève Harold Magoun en 1951 sous la forme d'un livre. Les techniques de Léopold Busquet font l'objet d'un recueil précis, actualisé ; elles enseignées actuellement dans les écoles d'ostéopathie françaises. Elles se différencient dans certains schémas des écrits de Harold Magoun. Par contre, l'auteur s'inspire de l'expérience de l'ostéopathe américain Le Dr Upledger qui relie la perception ostéopathique et la perception psychique du patient et du Dr Viola Frymann, ostéopathe californienne. En général, ces techniques se pratiquent avec le patient allongé sur le dos, en position détendue.
Techniques de libération viscérales : enseignées dans les écoles en France, elles ont été retranscrites et ou mises au point par plusieurs ostéopathes pionniers à partir des textes de A.T Still et les expériences propres de ces ostéopathes. Parmi les ostéopathes à citer : Jacques Weischenck, cofondateur du Collège d'Ostéopathie de Sutherland et premier éditeur d'un recueil de techniques de traitement viscéral, Jean-Pierre Barral, ostéopathe grenoblois qui a mis au point, lui aussi d'autres techniques. Le traitement viscéral est très en lien avec les émotions "enkystées", liées à l'histoire du patient et ces deux pionniers français de ce domaine montrent que ce lien n'est pas uniquement neurologique, mais qu'il emprunte aussi d'autres voies. Le traitement viscéral est aussi très en lien avec les douleurs ou dysfonctions articulaires ( au sens large : rachidiennes ou membres).
Le Traitement Ostéopathique Générale (ou encore appelé T.O.G) : il s'agit d'une routine de traitement, ordonnée et coordonnée de techniques articulaires à longs bras de levier, permettant le diagnostic et le traitement des zones de restrictions rachidiennes et périphériques par la mobilisation des articulations et la détente des tissus mous. Cette routine a été mise au point par John Werham, ostéopathe anglais ( ostéopathe en 1947). Le rythme et la rotation des mouvements appliqués par le praticien suivent particulièrement ce que le corps du patient est en capacité de faire. Les techniques d'ajustement du corps propre au TOG ont été reprises dans un recueil de Françoise Hématy, sociologue et ostéopathe française ( 1999).
Le lien mécanique : il s'agit d'une méthode de diagnostic et de traitement élaborée par Paul Chauffour et Eric Piat ostéopathes français. Le thérapeute élabore un schéma de mise en balance des différentes zones de tension ou de densités importantes perçues dans le corps du patient, puis, traite celles qui sont les plus prédominantes à l'aide d'une pression digitale accompagnée d'une intention énergétique impulsionnelle, basée sur le souffle du praticien (on nomme ce geste le " recoïl"). La phase de diagnostic se déroule selon une procédure rigoureuse, précise, reproductible.